Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Actualatina
7 novembre 2011

BRÉSIL – Un vent de déprime sur la production industrielle

Selon les données de l'Institut Brésilien de Géographie et de Statistiques (IBGE) publiées récemment, l'industrie brésilienne a connu un passage à vide en septembre 2011 (-2% de production par rapport à août et -1,6% par rapport au même mois de l'année précédente) et ceci dans une mesure plus importante que ce qui avait été prévu. Cette baisse est essentiellement due à la diminution de la production de biens de consommation durables comme les automobiles (-9%) ; ce qui a également eu des impacts sur d'autres productions comme celles de l'acier, du plastique, caoutchouc... Des employés ont par ailleurs été mis en « vacances forcées », les stocks de marchandises étant devenus importants (et les coûts de personnel croissants).

À noter que le secteur automobile est l'un des piliers de l'économie brésilienne. Un article publié le 3 juin 2010 sur le site du journal Le Figaro a même été intitulé « Le Brésil, nouvel eldorado automobile » ; il était devenu le « quatrième marché automobile au monde », devant l'Allemagne, suite à la hausse de ses ventes l'année dernière. 

industria_brasilPhoto : El Universal - Mexique

Près d'un quart des voitures vendues au Brésil seront importées cette année, alors qu'en 2005 il s'agissait de seulement 5%. Ce déclin dans l'industrie soulève la question de la viabilité à long terme de la croissance brésilienne ; le PIB du pays en 2011 pourrait s'en voir affecté et les prévisions deviennent également moins optimistes qu'avant : croissance de 3% contre 5%, selon The Wall Street Journal (article version papier du jeudi 3 novembre 2011 intitulé « Brazilian Industry Feels Sharp Slowdown »).

Ce recul de la production s'expliquerait d'une part par l'appréciation croissante de la monnaie brésilienne (le réal) depuis 2009, qui aurait fait perdre leur compétitivité aux produits brésiliens, et d'autre part, par les difficultés d'accès au crédit. Le gouvernement de la présidente Dilma Rousseff a alors pour objectifs dans ce contexte de rendre la monnaie plus faible et de faciliter l'accès au crédit pour les constructeurs automobiles. Cependant le risque d'une telle manœuvre est de mener à l'accélération de l'inflation ; des instruments à manipuler avec prudence, donc. N'oublions pas que le problème des infrastructures au Brésil est toujours présent et que les compagnies brésiliennes sont soumises à diverses taxes (qui peuvent « représenter jusqu'à 65% du prix final d'une voiture », selon le même article Le Figaro) : la production et les affaires sont coûteuses.

Avec les faiblesses de son industrie, le Brésil n'entrera donc pas demain dans la fameuse liste des « pays industrialisés » ?

Sources : La Nación (Argentine), Clarín (Argentine), The Wall Street Journal, Terra (Colombie), Le Figaro

Géraldine Perroud

Publicité
Publicité
Commentaires
Actualatina
Publicité
Actualatina
Archives
Publicité